Le Logis Saint-Jean, rue du Chapeau rouge, qui accueille des SDF, principalement des migrants et des déboutés du droit d’asile, vient de voir ses locaux en grande partie réaménagés.
Cet accueil de jour situé sous le foyer des étudiants dépendant du diocèse de Nantes reçoit 250 hommes par les déjeuners et une centaine pour le petit-déjeuner. Le Logis met à leur disposition des machines à laver et aussi un baby-foot et une table de ping-pong. Une équipe de soixante bénévoles se relaie pour les accueillir et les écouter.
Les cuisines, toilettes, pièces communes, électricité, plâtrerie, peintures ont été rénovés par l’entreprise de réinsertion rezéenne l’Atelier des 2 rives avec pour objectif de rendre les locaux les plus fonctionnels possible.
Les travaux ont été financés principalement par Logement Fraternité à hauteur de 2340 €.
Cette rénovation est un exemple des actions que mène régulièrement Logement Fraternité. Nous sommes intervenus de deux manières dans la rénovation de ce foyer qui accueille ceux qui sont à la rue, en proposant des repas, de l’écoute ou de l’accompagnement. Tout d’abord Logement Fraternité a proposé de participer financièrement à cette rénovation. Ensuite, comme nous le faisons systématiquement dans le cas d’un financement, nous incitons les associations qui entreprennent des travaux à utiliser les services d’une entreprise de réinsertion comme l’atelier des 2 Rives. Cela donne une autre dimension à notre action, en effet l’aide financière que nous apportons se double d’une aide sociale en favorisant l’insertion ou la réinsertion dans la société par un accompagnement vers l’emploi. L’exemple donné dans cet article est particulièrement éloquent.
Logement Fraternité
Nantes. Le Logis Saint-Jean rénové pour les migrants
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C’est un havre pour des migrants. Pour le déjeuner, ils sont parfois jusqu’à 250 à pousser la porte. Le lieu vient de bénéficier d’une rénovation.
« Nous recevons le midi, jusqu’à 250 migrants, exclusivement des hommes, trois fois par semaine, lundi, mercredi et vendredi, tandis que les trois autres jours de la semaine, nous les accueillons pour le petit-déjeuner. Mais le matin, il y a un petit peu moins de monde, une centaine… » , explique le président René Jaulin.
Ces migrants, parfois déboutés du droit d’asile, viennent souvent d’Afrique, notamment de l’Érythrée, de la Guinée, du Soudan, du Tchad, du Congo, du Nigeria. Il y a aussi de très jeunes Algériens. « Nous avons un tiers d’habitués qui viennent depuis longtemps. Un autre tiers que nous voyons en général durant trois à six mois, et enfin, un autre tiers qui change souvent. » La fréquentation a augmenté ces derniers jours, depuis l’installation de migrants mineurs dans un ancien Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), à proximité.
Le Logis n’offre pas simplement un repas, mais aussi une écoute et un lieu de détente. La table de ping-pong et le baby-foot ont un vrai succès. Enfin le mardi, des machines à laver le linge sont à disposition.
L’insertion, un long chemin
Le midi, souvent à 13 h, au moment des ouvertures de la porte, une queue se forme à l’extérieur, rue du Chapeau rouge, en plein centre de Nantes. Heureusement, tous les migrants n’arrivent pas la même heure. Et les repas sont servis en plusieurs services. Pour en assurer la préparation et l’accueil, le Logis Saint-Jean peut compter sur 60 bénévoles.
Le local prêté par le diocèse (Église catholique) n’étant pas grand – un peu plus de 150 m² au total – le Logis Saint-Jean a cherché à les rendre le plus fonctionnel possible. C’est dans ce but que les travaux ont été décidés. Ils ont été réalisés par l’entreprise de réinsertion rezéenne l’Atelier des 2 rives. « Et parmi les salariés qui sont intervenus, il y avait des personnes que nous avons reçues dans le passé pour les repas, ici même. » Preuve que l’insertion peut se faire. Même si c’est un long chemin.
Le Logis Saint-Jean aide parfois financièrement des migrants. Par exemple pour leur payer le voyage à Paris lorsqu’ils doivent se rendre à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides.)
Pour alimenter les finances, le Logis a reçu un chèque de la paroisse du centre-ville et aussi des chanoines (prêtres). La solidarité est une grande famille.